des rouages, un mécanisme, un horloger, et pas de grain de sable en vue. A moins que...

Difficile de tout perdre de vue, surtout quand, naturellement, on a une bonne vision d'ensemble. Et puis, surtout, trop de paramètres. La machine est complexe, et requiert une attention extrême. Chaque détail compte. Comme une horloge parfaite. Admirer les rouages que l'on a patiemment assemblés se gripper tout à fait et le mécanisme se rompre.

Soirée étudiante. Ambiance lourde, vapeurs visqueuses. Pas de house pour le moment, je m'économise et la regarde d'un oeil désabusé. Je vois bien qu'elle ânonne péniblement des mots qu'elle voudrait clairs, précis, tranchants, définitifs. Je vois bien qu'elle voudrait oublier ce que je viens de lui dire.

A savoir : il faut prendre en compte bien trop de paramètres.

Je finis mon verre d'un air volontairement distrait. Bizarre. J'ai bu moins que d'habitude, dansé plus que de raison, et pourtant je sens une certaine hébétude me gagner.

Elle m'indiffère profondément. D'ailleurs, elle s'échappe à moitié, fait mine de s'enfuir pour que je saisisse la chance au vol.

Mais non. La roue a tourné, toujours pas de house, le strobo me retourne les rétines, la cage s'est ouverte. Marre. Allez, va-t-en. Je détourne alors mon regard de rapace vers ma prochaine proie. Qu'est-ce qu'elle danse bien. Vite, tout apprêter. Par avance, évaluer le mécanisme. Chaque détail compte. Contrôler mes évolutions. Tout doit s'enchaîner.

Délices du dépeçage.

Je me dirigeai vers la fille, et commençai à danser autour d'elle.

Tentacules. M'enrouler autour d'elle.

Elle n'a aucune chance. Trop de paramètres.

by Vincent Granier )

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