LAgrume
de Valerie Mréjen

Lilame select :

p 20 : « Bruno avait une tante pharmacienne qui travaillait rue des Archives. Nous l’avions rencontrée un soir au cours d’une projection, et chacune avait dit son prénom. Elle m’avait même serré la main. Chaque matin, pour aller au métro, je passais devant la pharmacie en prenant ce que je pensais être un mélange d’air malin, aimable, rêveur et naturel. J’espérais chaque fois qu’elle me verrait de derrière la vitrine et que cette habitude me ferait peu à peu exister dans sa vie quotidienne. A force de me voir, elle finirait par faire une réflexion en famille sur la copine de son neveu. L’idée d’être évoquée dans un dîner entre les oncles et tantes me grisait totalement. J’aurais acquis une place de choix. Une fois, je suis rentrée le cœur battant pour acheter du shampoing. »

éditions Alia

juin 2001

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